•  

     

    Le couchant adoucit le sourire du ciel.

    La nuit vient gravement, ainsi qu'une prêtresse.

    La brise a déroulé, d'un geste de caresse,

    Tes cheveux aux blondeurs de maïs et de miel.

     

    Tes lèvres ont gardé le pli de la parole

    Dont mon rêve attentif s'est longtemps enchanté.

    Une voix de souffrance a longtemps sangloté

    Dans l'ombre d'où l'encens des fleurs blanches s'envole.

     

    Ta robe a des frissons de festins somptueux,

    Et, sous la majesté de la noble parure,

    Fleurit, enveloppé d'haleines de luxure,

    Lys profane, ton corps pâle et voluptueux.

     

    Ta prunelle aux bleus frais s'alanguit et se pâme.

    Je vois, dans tes regards pareils aux tristes cieux,

    Dans cette pureté dernière de tes yeux,

    La forme endolorie et lasse de ton âme.

     

    Là-bas s'apaise enfin l'essaim d'or des guêpiers...

    Parmi les chants vaincus et les splendeurs éteintes,

    Tu frôles sans les voir les frêles hyacinthes

    Qui se meurent d'amour, ayant touché tes pieds.

     

    Renée Vivien


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :