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                            Est-ce que tu dors sans interruption?

                            en vérité, tu n'étais point avant, Korinna...

     

    Dors-tu docilement dans le lit des années,

    Musicienne dont la harpe résonna

    Jusqu'au Temple très noir des sombres Destinées?

    N'étais-tu pas, avant, l'ardente Korinna?

     

    Se peut-il que l'Hadès aveugle te possède,

    Toi dont les yeux riaient du rire des bluets

    Et des blés mûrs?... O toi qui fus la Kitharède,

    Dors-tu parmi les morts et leurs paktis muets?

     

    Les champs, que le soleil d'été martèle et frappe,

    Te virent cependant, dans ta jeune beauté,

    Dénouer tes cheveux où saignait une grappe

    Et célébrer la vigne où s'empourpre l'été!

     

    Un souffle olympien soulevait ta poitrine,

    Tu chantais, et l'ardeur de ton vers étonna

    La Parthène rigide et chryséléphantine...

    En vérité, dors-tu, toi qui fus Korinna?

     

    Renée Vivien


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