-
-
Pour tes... Hermès lutte un jour contre Arès.
Grondant à la vérité fortement de colère...
Et lui, s'étant montré, à la vérité détruisit la ville.
... est battu par des haches.
Grondant en vérité d'une forte colère,
L'Arès un jour lutta contre l'Hermès ailé,
Pour ton rire, Aphrodite immortellement claire
Qui disposais ton corps sur le lit étoilé.
Les héros combattaient auprès des héroïnes,
Une pourpre de meurtre embrasait le Levant:
Mais toi, tu fis chanter les écailles divines,
Indifférente au choc des haches, et rêvant.
Les glorieux vaincus ensanglantaient l'argile:
La lance de l'Arès brûla, comme un éclair.
S'étant montré, terrible, il détruisit la ville.
Et toi, tu souriais de voir briller la mer.
Renée Vivien
votre commentaire -
Et quelqu'un chantant de façon douce...
La terre est comme un vase étrusque,
Fond rouge et dessin noir:
Dans la plaine où l'ombre s'embusque,
Déméter vient s'asseoir;
La flèche du couchant s'émousse
Sur les lichens et sur la mousse.
Quelqu'un, chantant de façon douce,
A traversé le soir.
La nuit hésite sur le porche
D'onyx et de lapis,
Et la résine de sa torche
A des parfums d'iris.
Du crépuscule vert émerge
Quelqu'un chantant comme une vierge,
Et le mélilot de la berge
Connaît ton pas, Myrtis.
Tes doigts caressent la kithare,
Cherchant le rythme exact:
Sous la langueur du toucher rare
Surgit l'hymne compact.
Tu te plais au beau simulacre
De la victoire et du massacre,
Et, plus rayonnant que la nacre,
Brille ton corps intact.
La terre est comme un vase étrusque,
Fond rouge et dessin noir:
Dans la plaine où l'ombre s'embusque,
Déméter vient s'asseoir;
La flèche du couchant s'émousse
Sur les lichens et sur la mousse.
Quelqu'un, chantant de façon douce,
A traversé le soir.
Renée Vivien
votre commentaire -
Est-ce que tu dors sans interruption?
en vérité, tu n'étais point avant, Korinna...
Dors-tu docilement dans le lit des années,
Musicienne dont la harpe résonna
Jusqu'au Temple très noir des sombres Destinées?
N'étais-tu pas, avant, l'ardente Korinna?
Se peut-il que l'Hadès aveugle te possède,
Toi dont les yeux riaient du rire des bluets
Et des blés mûrs?... O toi qui fus la Kitharède,
Dors-tu parmi les morts et leurs paktis muets?
Les champs, que le soleil d'été martèle et frappe,
Te virent cependant, dans ta jeune beauté,
Dénouer tes cheveux où saignait une grappe
Et célébrer la vigne où s'empourpre l'été!
Un souffle olympien soulevait ta poitrine,
Tu chantais, et l'ardeur de ton vers étonna
La Parthène rigide et chryséléphantine...
En vérité, dors-tu, toi qui fus Korinna?
Renée Vivien
votre commentaire -
... devant chanter de belles récompenses
pour les femmes de Tanagra aux blancs
péplos: et ma ville s'est grandement réjouie
de mes chants au babil harmonieux.
Des roses ont neigé sur la plaine éblouie.
Dans l'air résonne encore un triomphe subtil;
Ma ville s'est hier grandement réjouie
De mes chants de femme à l'harmonieux babil.
Les échos de ma lyre animaient les silences,
J'étais déjà pareille aux rigides Paros,
Et mes strophes étaient vos belles récompenses,
Vierges ceintes de fleurs, femmes aux blancs péplos.
J'ai loué la valeur des graves héroïnes
Que l'immortelle main de Pallas consacra.
La foule aimait en moi les Piérides divines,
Et ma gloire épousait ta gloire, ô Tanagra.
Renée Vivien
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires