• Chanson

     

     

    De ta robe à longs plis flottants

    Ruissellent toutes les chimères,

    Et tu m'apportes le printemps

    Dans tes mains blondes et légères.

     

    J'ai peur de ce frisson nacré

    De tes frêles seins, je ne touche

    Qu'en tremblant à ton corps sacré,

    J'ai peur du charme de ta bouche.

     

    Je me sens grandir jusqu'aux Dieux

    Quand, sous mon orgueilleuse étreinte,

    Le doux bleu meurtri de tes yeux

    S'évanouit, fraîcheur éteinte.

     

    Mais quand, si blanche entre mes bras,

    A mon cri d'amour qui se pâme

    Tu souris et ne réponds pas,

    Tes yeux fermés me glacent l'âme...

     

    J'ai peur, - c'est le remords spectral

    Que l'extase ne saurait taire, -

    De t'avoir peut-être fait mal

    D'une caresse involontaire.

     

    Renée Vivien


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