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    Les bras chargés de fleurs et les yeux pleins d'éclats,

    Cette nuit encore tu es venue à moi.

    Remplie d'émotions et le cœur plein d'émoi

    Très doucement, tu m'as reprise dans tes bras.

     

    Tu m'as accompagnée sur les bords de la mer

    Et nous y avons vu le soleil se lever,

    L'eau calme en reflétait la divine beauté,

    Et nous étions bien comme en tous nos hier.

     

    Chaque moment que nous avons passé ensemble,

    A, de tous temps, été merveilleusement doux.

    Tu verras, quand tu te ressouviendras de nous

    Que ce bonheur que tu vois poindre nous ressemble.

     

     

    Renée VIVIEN - Ma Muse m'amuse - 2000


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    Heureuse, je le suis de sentir ta présence

    Et de penser que nous nous retrouvons parfois,

    Mais cela me remplirait de bien plus de joie

    Si je pouvais en garder pleinement conscience.

     

    Depuis qu'un hasard fou, une chance inouïe,

    M'a remise sur la route qui me ramène

    Vers celle que j'ai de tout temps aimée, sereine

    Et impatiente aussi, je t'attends jour et nuit.

     

    Pour tous ces moments que déjà nous partageons

    Même si je ne peux les savourer vraiment

    J'adresse ici au ciel tous mes remerciements,

    Et pour douter parfois, j'implore ton pardon.

     

    Dans la hâte de te resserrer sur mon cœur,

    Je veux bien croire en cet avenir merveilleux

    Dont tu me parles, qui n'appartient qu'à nous deux,

    Où nous serons enfin au comble du bonheur.

     

    L.


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    Notre cœur est semblable en notre sein de femme,

    Très chère! Notre corps est pareillement fait.

    Un même destin lourd a pesé sur notre âme,

    Nous nous aimons et nous sommes l'hymne parfait.

     

    Je traduis ton sourire et l'ombre de ta face.

    Ma douceur est égale à ta grande douceur,

    Parfois même il me semble être de même race...

    J'aime en toi mon enfant, mon amie et ma sœur.

     

    Comme toi j'aime l'eau solitaire, la brise,

    Les lointains, le silence et le beau violet...

    Par la force de mon amour, je t'ai comprise:

    Je sais exactement quelle chose te plaît.

     

    Voici, je suis plus que tienne, je suis toi-même.

    Tu n'as point de tourment qui ne soit mon souci...

    Et que pourrais-tu donc aimer que moi je n'aime?

    Et que penserais-tu que je ne pense aussi?

     

    Notre amour participe aux choses infinies,

    Absolu comme sont la mort et la beauté...

    Voici, nos cœurs sont joints et nos mains sont unies

    Fermement dans l'espace et dans l'éternité.

     

     

    Renée VIVIEN - Sillages - 1908


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    Nous avons pour les fleurs la même adoration,

    Nous sommes habitées des mêmes sentiments

    Et nous avons en nous ce trop plein d'émotion

    Qui nous fera pleurer devant un beau couchant.

     

    Tu es moi, je suis toi, et l'une comme l'autre,

    Outre de nous aimer follement, il est vrai

    Que nous aurions voulu, pour peu qu'il fusse nôtre,

    Repeindre l'univers en rose et violet.

     

    Je sens que tu souris les yeux pleins de malices,

    Et, tout autant que toi, je sais à quoi tu penses.

    Dans un plan différent, nous restons des complices

    Puisque nous ressentons de l'autre la présence.

     

    Séparées quelquefois dans notre destinée,

    Demain, et pour toujours, nous serons réunies.

    De tous temps, mon Amour, nous nous sommes aimées,

    Communiquant sans fin à travers nos écrits.

     

    Toutes deux d'une même sensibilité,

    D'une tendresse égale et d'autant de douceur,

    Nous nous retrouverons, ce, pour l'éternité,

    Car, comme toi, je sais que nos âmes sont sœurs.

     

    L.


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    Pour lui prouver que je l'aime plus que moi-même,

    Je donnerai mes yeux à la femme que j'aime.

     

    Je lui dirai d'un ton humble, tendre et joyeux:

    "Ma très chère, voici l'offrande de mes yeux."

     

    Je donnerai mes yeux qui virent tant de choses,

    Tant de couchants et tant de mers et tant de roses.

     

    Ces yeux, qui furent miens, se posèrent jadis

    Sur le terrible autel de l'antique Eleusis,

     

    Sur Séville aux beautés pieuses et profanes,

    Sur la lente Arabie avec ses caravanes.

     

    J'ai vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs

    Mortes, parmi les chants et les lourdes odeurs,

     

    Venise qui pâlit, Dogaresse mourante,

    Et Florence qui fut la maîtresse de Dante.

     

    J'ai vu l'Hellade où pleure un écho de syrinx,

    Et l'Egypte accroupie en face du grand Sphinx.

     

    J'ai vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,

    Ces lourds vergers qui sont l'orgueil de Mytilène.

     

    J'ai vu des îles d'or aux temples parfumés,

    Et ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.

     

    Au hasard des climats, des courants et des zones,

    J'ai vu la Chine même avec ses faces jaunes...

     

    J'ai vu les îles d'or où l'air se fait plus doux,

    Et les étangs sacrés près des temples hindous,

     

    Ces temples où survit l'inutile sagesse...

    Je te donne tout ce que j'ai vu, ma maîtresse!

     

    Je reviens, t'apportant mes ciels gris ou joyeux.

    Toi que j'aime, voici l'offrande de mes yeux.

     

     

    Renée VIVIEN - A l'Heure des Mains jointes - 1906


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