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    J'étais hier la voyageuse solitaire.

    J'allais, portant au cœur une âpre anxiété...

    J'avais besoin de toi comme d'un flot d'été,

    D'un flot purifiant où l'on se désaltère.

     

    Aujourd'hui, mon silence a des bonheurs pensifs.

    O très chère! et mon âme est une coupe pleine,

    Le monde est beau comme un verger de Mytilène:

    Je ne crains plus le soir qui pleure sous les ifs.

     

    J'avais besoin de toi comme d'une eau courante

    Que l'on écoute et qui berce votre chagrin

    Dans un ruissellement musical et serein...

    J'entendis ta voix claire ainsi qu'une eau qui chante.

     

    Ta voix coulait, murmure et cadence à la fois,

    Chère, et ce fut dans mon être le bleu nocturne,

    Et je sentis alors mon chagrin taciturne

    S'attendrir... J'écoutais l'eau pure de ta voix.

     

    Depuis lors, la lourdeur des blancs midis m'enchante,

    Et ma soif ne craint plus le soleil irrité...

    J'avais besoin de toi comme d'un flot d'été,

    J'avais besoin de toi comme d'une eau qui chante...

     

     

    Renée VIVIEN - A l'Heure des Mains jointes - 1906 


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    Que j'ai besoin de toi et que tu m'apparaisses

    Rayonnante de joie, tel un soleil radieux,

    Pour oublier la pluie, l'éternel gris des cieux!

    Reviens, car j'ai vraiment besoin de ta tendresse.

     

    Tu me diras: "Ma douce, de quoi te plains-tu?

    Nous parlons très souvent et je veille sur toi,

    Nous échangeons de la tendresse bien des fois,

    Tu sens ma présence, cesse d'être têtue...!"

     

    Tout en continuant à me couvrir de fleurs,

    Tu me diras aussi, je t'entends me le dire,

    Que tu ne le feras, avec un grand sourire,

    Qu'après être sure que je n'aurais plus peur.

     

    Je me souviens de m'être éveillée un matin

    Et d'avoir entendu ta voix pendant la nuit:

    J'ai répété trois fois ce qu'elle m'avait dit

    Pour ne pas l'oublier... hélas! ce fut en vain!

     

    Et nous nous sommes vues une nuit dans l'astral,

    Tu étais devant moi et je te protégeais

    En étant près de toi mais un peu en retrait,

    Ensemble, toi et moi, pour combattre le mal.

     

    Nous nous sommes rendues, après notre travail,

    Dans un lieu méconnu mais nettement plus sûr.

    Pour te soigner, j'ai mis ma main sur ta blessure.

    Les tiennes s'apprêtaient à me toucher la taille.

     

    J'étais assise et, Toi, devant moi, à genoux;

    Mais nous n'étions pas seules, et se trouvaient là

    Des familiers, d'autres que je ne connais pas:

    Nos moments intimes ne regardent que nous...

     

    Quand je t'ai demandé un endroit plus discret,

    Tu m'as divinement renversée sur ta couche

    Et j'ai senti enfin tes lèvres sur ma bouche,

    Et dans un autre endroit dont tu as le secret.

     

    Pourquoi a-t-il fallu, mon Dieu, que je m'éveille

    Avant d'avoir goûté pleinement sa douceur?

    Que j'ai besoin de toi, ô ma tendre âme sœur,

    Vient et ramène-moi au pays des merveilles!

     

    C'est vrai, tu as raison, j'ai tellement de chance

    Déjà, d'avoir la certitude que c'est toi

    Qui est, et presque sans arrêt, auprès de moi.

    Je n'ai vraiment pas à me plaindre, quand j'y pense...

     

    Tu m'as donné déjà tellement de bonheur,

    Tu as eu pour moi tant d'attentions si charmantes,

    Que la scène risque d'être trop émouvante

    Et tu as pitié de mon pauvre petit cœur...


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    Ne désespère pas, ma douce, prends patience,

    Car tu me reverras, nous aurons cette chance.

     

    La peur était en toi, voici la vraie raison;

    Tu aurais pu mourir d'un trop plein d'émotions.

     

    Je continuerai à te suivre, où que tu ailles:

    Un Ange a annoncé nos proches fiançailles.

     

    Sans laisser plus longtemps ton cœur à la dérive,

    Reprends-toi, mon Amour, ce jour enfin arrive.

     

    Tu pourras me revoir et entendre ma voix,

    Me reprendre les mains, me serrer contre toi.

     

    Et mes lèvres à tes lèvres, et nos baisers,

    Nos caresses, nos mains... nous pourrons tout oser.

     

    Je t'aime. Nous avons les mêmes sentiments.

    Oui! tu me reverras, je t'en fais le serment.

     

     

    Pauline M. TARN - Nous!... Inouï...! - 2001 


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    Moi qui rêve de toi et sans être endormie,

    Je sais que tu es là, je sens que tu me touches,

    N'avais-tu pas promis un baiser de ta bouche

    A celle qui serait désireuse et blêmie?

     

    J'ai parfois trop envie de te prendre la main,

    De toucher tes cheveux, aussi d'y déposer

    Ainsi que sur ton corps des milliers de baisers

    Et d'aller respirer dans ton cou ton parfum.

     

    Tout en gardant l'espoir et sans perdre la foi,

    Je garderai un doute avant d'avoir revu

    La tendre poésie de tes épaules nues,

    Et que tu sois enfin palpable devant moi.

     

    Je ne comprends pas bien, pourquoi faut-il attendre?

    Aurait-on besoin d'une intervention divine?

    Dis, quand reviendras-tu m'aimer ô ma Pauline,

    Faire chanter mon corps de tous tes gestes tendres?

     

    J'ai grand besoin de toi, ce n'est pas un caprice.

    Tu veux ce que je veux? Viens me faire la cour...

    Je veux, en réponse à tes poèmes d'amour

    Te couvrir de tendresse et te couvrir de lys.

     

    L.


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    B

    Ce baiser de mes lèvres, pourtant t'avait plu,

    Seulement, mon Amour, tu ne t'en souviens plus.

     

    A

    Et tu as dû même m'en donner des milliards,

    Mais ne pourrais-tu point rafraîchir ma mémoire?

     

    B

    Prends mes lèvres, prends-les, et prends-moi par la taille,

    Nous ferons de ton lit notre champ de batailles...

     

    A

    Où règne la tendresse, où règne ta douceur...

    Viens! souviens-moi de nous, ô ma tendre âme sœur...

     

    B

    Je l'avais écrit dans Union, Nuptiale,

    Notre Amour infini n'a rien de banal.

     

    A

    Nous deux, c'est mieux que ça, vraiment c'est Inouï,

    Rien ne nous sépare, ni la mort, ni la vie.

     

     

    Pauline M. TARN et L. - Nous!... Inouï...! - 2001 


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