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    Tel un page venu du fin fond de l'histoire,

    Dont j'aurais adoré entendre les mémoires,

    Reviendras-tu chanter sous mon balcon ce soir?

     

    Il me semble à moi-même, ou bien je l'imagine,

    Que tu fus autrefois mon amante divine,

    Que je connais ton âme et que je la devine.

     

    Tremblante d'émotion de ce que je ressens

    Ce soir, qui peut savoir, par les doux soirs d'antan,

    Si je n'ai eu pour toi les mêmes sentiments?

     

    Avons-nous été amoureuses l'une l'autre

    Dans un passé lointain qui peut-être fut nôtre?

    As-tu été pour moi comme un Dieu aux apôtres?

     

    Si tu le veux, il me plairait que cette nuit

    Tu redeviennes, pour un jour, ce page épris

    Et que tu viennes, comme si j'étais ta mie,

     

    Comme au moyen-âge ou comme au temps des croisades,

    Chanter sous mon balcon de belles sérénades,

    Des poèmes et de romantiques ballades.

     

    L.


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    Non! par les soirs futurs de roses et de flammes,

    Mystérieux ainsi que les temples hindous,

    Nul ne saura mon nom et nulle d'entre vous

    Ne redira mes vers, ô belles jeunes femmes!

     

    Nulle de vous n'aura le caprice charmant

    De regretter l'amour d'une impossible amie,

    Et d'appeler, tous bas, désireuse et blêmie,

    L'impérieux baiser de mes lèvres d'amant.

     

    Vous chercherez l'amour, fraîches et parfumées,

    Tournant vers l'avenir vos pas irrésolus,

    Et nulle d'entre vous ne se souviendra plus

    De moi, qui vous aurais si gravement aimées...

     

     

    Renée VIVIEN - A l'Heure des Mains jointes - 1906


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    Oui! je t'appelle jour et nuit, parfois très haut,

    J'adore tes vers et les récite sans fin,

    Et plus que ton baiser, je veux aussi tes mains...

    Avec moi, tu ne trouveras plus le repos.

     

    Et je reviens vers toi de mes pas assurés,

    Sans regret, sans remord, sinon d'avoir perdu

    Un temps infiniment précieux, qu'en penses-tu?

    Mais tienne je serai si tu veux bien m'aimer.

     

    J'avoue qu'en vérité, le front bas, bien penaud,

    J'ai mis du temps à retrouver nos souvenirs,

    Je pense même que tu as dû en souffrir,

    Et je voulais ce soir effacer tous tes maux.

     

    L.


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    Tu n'es pas perdue, je suis près de toi.

    Nous retournerons dans notre jardin...

    Et en plus de me reprendre la main,

    Tu retrouveras tous nos autrefois.

     

    Je te sourirai. Au creux de mes bras,

    Tu t'abandonneras sans résister.

    Je te couvrirai de mille baisers

    Et notre tendresse enfin renaîtra.

     

    Nous retournerons, si tu le veux bien,

    Dans notre jardin, au milieu des fleurs:

    Ce sera pour nous un vrai grand bonheur

    De nous retrouver dans notre jardin.

     

    Imagine un peu notre éternité,

    Ce jour prochain où nous serons ensemble.

    Et d'émotion, saches que j'en tremble

    De savoir ce jour si près d'arriver.

     

    J'ai hâte, et j'avoue sans honte, à présent,

    Dans un murmure contre ton oreille,

    Que tu m'as manquée. Nous sommes pareilles,

    Je t'aime et je sais que tu me comprends.

     

    Qui peut comprendre, mieux que nous-mêmes,

    Tout ce qui passe et se passe entre nous?

    Quand je baiserai tes mains, à genou,

    Tu te souviendras combien je t'aime...

     

     

    Renée VIVIEN - Ma Muse m'amuse - 2000


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    Je viens te remercier, ton poème est si beau,

    Au point que j'ai du mal à retenir mes larmes.

    Tu écris si bien que ton talent me désarme,

    Je n'arrive même plus à trouver les mots

    Pour t'écrire à mon tour en réponse un poème

    Qui maladroitement te dirait que je t'aime.

     

    Mais oublions cela et mon doute entêtant.

    Refais-moi, mon Amour, voyager dans tes yeux,

    Emmène-moi, Pauline, à l'autre bout des cieux,

    Prends-moi la main car notre jardin nous attend.

    Ton corps contre le mien, je te dirai, radieuse:

    "Jamais je ne me suis senti aussi heureuse..."

     

    Au milieu de nos fleurs si fraîchement écloses,

    Toutes embaumées de leurs délicats parfums,

    En tenant ton visage entre mes douces mains

    Je redonnerai à la plus belle des roses

    Un baiser tout à la fois passionné et tendre

    Qui nous relira à jamais sans plus attendre.

     

    L.


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