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                                   Cette Artémis, ô vierge, fuyant Alphéos...

     

     

    Cette Artémis, fuyant le désir mâle, ô vierges,

    Tourna vers le lointain du sud ses yeux lassés.

    Et ses pieds fugitifs illuminaient les berges,

    Foulant avec dégoût les couples enlacés.

     

    Ses longs rayons aigus perçaient l'ombre des rives

    Et dardaient les venins, les terreurs et les maux,

    Sur les hommes en rut et les femmes passives,

    Luttant et se mêlant comme les animaux.

     

    Car son orgueil se plaît aux jeux chastes et rudes

    De la course à travers le ravin et le pré;

    Elle cherche l'effroi des larges solitudes

    Où nul souffle mortel ne trouble l'air sacré.

     

    Renée Vivien


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                                    Pompilos, poisson qui envoies aux

                                    matelots une heureuse navigation,

                                    puisses-tu escorter du côté de la

                                    poupe ma tendre Maîtresse!

     

    Pour que le vent soit doux comme une caresse,

    O poisson de bon augure, Pompilos,

    Escorte la nef de ma tendre maîtresse,

                    Orgueil de Lesbos.

     

    Nage assidûment du côté de la poupe,

    Et vois rayonner son visage divin...

    Ses yeux sont des fleurs, ses lèvres, une coupe

                    De miel et de vin...

     

    Escorte, jusqu'à la rive de Phocée,

    Ma Maîtresse au front couronné de cerfeuil...

    Les thrènes, devant sa maison délaissée,

                    Gémissent leur deuil...

     

    Pour que le vent soit doux comme une caresse,

    O poisson de bon augure, Pompilos,

    Escorte la nef de ma tendre maîtresse,

                    Orgueil de Lesbos.

     

    Renée Vivien


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                                    De tes enfantines mains, ces traits.

     

     

    Ces dessins, labeur de tes mains enfantines,

    Evoquent le seuil fleuri de mélilot,

    Où les chants venus des lointaines collines

                    Traînent leur sanglot.

     

    Les vierges d'Hellas cachent leur clair visage,

    Etoiles devant la lune dans son plein,

    Devant tes pieds nus, devant ton doux langage,

                    Ton rire serein.

     

    Ces lettres, labeur de tes mains enfantines,

    Ont le charme vain et tendre d'un écho...

    Dans l'ample Lydie aux limpides collines

                    S'attarde Myrô.

     

    Renée Vivien


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