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                    Inscription à la base d'une statue.

                                    Vierges, quoique muette, je réponds...

     

    A qui m'interroge, ô vierges, je réponds

    D'une voix de pierre à l'accent inlassable:

    "Mon éternité, sous les astres profonds,

                    M'attriste et m'accable.

     

    "Sereine, je vois ce qui change et qui fuit.

    Je fus consacrée à la vierge brûlante,

    Aithopia, soeur de l'amoureuse nuit,

                    Par sa tendre amante,

     

    "Arista. J'ouïs l'ardeur de leur soupir,

    Par les nuits d'été dont le souffle m'effleure

    De regrets... Je suis l'immortel souvenir

                    Des baisers d'une heure."

     

    Renée Vivien


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                                    ... Toi et l'Erôs, mon serviteur...

     

    O toi dont le trône aux lueurs d'arc-en-ciel

    Brille sur l'Hadès et sur la Terre sombre,

    Aphrodita pâle au sourire cruel,

                    Resplendis sur l'ombre.

     

    L'Erôs qui t'implore et te suit pas à pas

    Elève vers toi son regard doux et grave:

    Il pleure en t'ouvrant vainement ses deux bras,

                    L'Erôs, ton esclave.

     

    Renée Vivien


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                                   Je n'espère point toucher le ciel

                                   de mes deux bras étendus.

     

    Je n'espère point toucher de mes deux bras

    Etendus le ciel où s'amassent les voiles;

    La nuit pourpre vient et je n'espère pas

                    Cueillir les étoiles.

     

    Renée Vivien


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                                    Au-dessus (de la tombe) du pêcheur

                                    Pélagôn, son père Méniskos plaça la

                                    nasse et la rame, en souvenir d'une vie

                                    infortunée.

     

    Placez le filet...

     

    Renée Vivien

     


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                          Psappha, pourquoi la bienheureuse Aphrodita...?

     

    L'automne est pareil aux étés où ta lyre

    S'éveilla, tremblante, et frémit, et chanta...

    O Psappha, dis-nous pourquoi jaillit le rire

                    De l'Aphrodita.

     

    Quel sombre dessein réjouit la Déesse

    A qui plaît l'effroi des cris inapaisés,

    Qui répand sur nous la farouche détresse,

                    L'horreur des baisers?

     

    Les rayons maudits d'une fatale aurore

    Virent autrefois l'implacable Beauté

    Fleurir dans sa force inexorable, éclore

                    Dans sa cruauté.

     

    O Psappha, voici que s'éteint la Pléiade.

    Le vent calme, ainsi qu'une lyre de fer,

    Un chant prophétique et sinistre, et Leucade

                    Assombrit la mer.

     

    Renée Vivien


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