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Par LLA le 14 Novembre 2013 à 16:05
Inscription à la base d'une statue.
Vierges, quoique muette, je réponds...
A qui m'interroge, ô vierges, je réponds
D'une voix de pierre à l'accent inlassable:
"Mon éternité, sous les astres profonds,
M'attriste et m'accable.
"Sereine, je vois ce qui change et qui fuit.
Je fus consacrée à la vierge brûlante,
Aithopia, soeur de l'amoureuse nuit,
Par sa tendre amante,
"Arista. J'ouïs l'ardeur de leur soupir,
Par les nuits d'été dont le souffle m'effleure
De regrets... Je suis l'immortel souvenir
Des baisers d'une heure."
Renée Vivien
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Par LLA le 14 Novembre 2013 à 16:07
... Toi et l'Erôs, mon serviteur...
O toi dont le trône aux lueurs d'arc-en-ciel
Brille sur l'Hadès et sur la Terre sombre,
Aphrodita pâle au sourire cruel,
Resplendis sur l'ombre.
L'Erôs qui t'implore et te suit pas à pas
Elève vers toi son regard doux et grave:
Il pleure en t'ouvrant vainement ses deux bras,
L'Erôs, ton esclave.
Renée Vivien
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Par LLA le 14 Novembre 2013 à 16:08
Je n'espère point toucher le ciel
de mes deux bras étendus.
Je n'espère point toucher de mes deux bras
Etendus le ciel où s'amassent les voiles;
La nuit pourpre vient et je n'espère pas
Cueillir les étoiles.
Renée Vivien
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Par LLA le 14 Novembre 2013 à 16:09
Au-dessus (de la tombe) du pêcheur
Pélagôn, son père Méniskos plaça la
nasse et la rame, en souvenir d'une vie
infortunée.
Placez le filet...
Renée Vivien
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Par LLA le 14 Novembre 2013 à 16:10
Psappha, pourquoi la bienheureuse Aphrodita...?
L'automne est pareil aux étés où ta lyre
S'éveilla, tremblante, et frémit, et chanta...
O Psappha, dis-nous pourquoi jaillit le rire
De l'Aphrodita.
Quel sombre dessein réjouit la Déesse
A qui plaît l'effroi des cris inapaisés,
Qui répand sur nous la farouche détresse,
L'horreur des baisers?
Les rayons maudits d'une fatale aurore
Virent autrefois l'implacable Beauté
Fleurir dans sa force inexorable, éclore
Dans sa cruauté.
O Psappha, voici que s'éteint la Pléiade.
Le vent calme, ainsi qu'une lyre de fer,
Un chant prophétique et sinistre, et Leucade
Assombrit la mer.
Renée Vivien
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