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... et je blâme aussi la mélodieuse Myrtis
de ce que, étant femme, elle entra en
rivalité avec Pindare.
Oh! les flots empourprés que frappent les rameurs,
Et la Mort qui grimace à travers les murailles!
Pourquoi, Myrtis, jeter les sanglantes clameurs
Des buccins dominant le fracas des batailles?
La gloire est un flambeau que le silence éteint.
O Myrtis, la victoire est une courtisane,
Et celui qui la frappe est celui qui l'étreint.
Le sage a le dégoût de son baiser profane.
Chante le soir, l'ampleur des collines et l'air
Pacifique, le temple où pâlit la pensée,
Et le flot qui frémit, plus troublant que la chair...
Ta voix consolera l'Aphrodite blessée.
Car la voix d'une femme, ô Myrtis, doit savoir
Moduler lentement ses langueurs incertaines,
Elle doit s'allier au silence du soir
Et se mêler au frais murmure des fontaines.
Renée Vivien
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