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    Je place sous la protection des violettes

    Mes adorations très humblement muettes...

                    O vous les violettes!

     

    Vous qui savez, par la puissance du parfum,

    Evoquer telle voix, et tel long regard brun...

                    Puissance du parfum!

     

    Exaucez le grand cri de celle qui vous aime

    Et sachez parfumer ma vie et mon poème

                    Sachant que je vous aime.

     

    Je suis lasse des lys, je suis lasse des roses,

    De leur haute splendeur, de leurs fraîcheurs écloses,

    De toute la beauté des grands lys et des roses.

     

    Votre odeur s'exaspère en l'ombre et dans le soir,

    Violettes, ô fleurs douces au désespoir,

                    Violettes du soir!

     

    Renée Vivien


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    Mirage de la mer sous la lune, ô l'Amour!

    Toi qui déçois, toi qui parais pour disparaître

    Et pour mentir et pour mourir et pour renaître,

    Toi qui crains le regard juste et sage du jour!

     

    Toi qu'on nourrit de songe et de mélancolie,

    Inexplicable autant que le souffle du vent

    Et toujours inégal, injuste trop souvent,

    Je te crains à l'égal de ta soeur la folie!

     

    Je te crains, je te hais et pourtant tu m'attires

    Puisque aussi le fatal est proche du divin.

    Voici qu'il m'est donné de te connaître enfin,

    Et je mourrais pour l'un de tes moindres sourires!

     

    Renée Vivien


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    L'esprit souffle... Et le vent emporte les paroles

    Qui vacillent ainsi que les musiques folles.

     

    Inexplicable autant que l'amour et la foi,

    O l'Inspiration! reviens bientôt vers moi!

     

    Reviens comme le vent qui chante et se lamente,

    Reviens comme une haleine implacable et démente!

     

    Reviens comme le vent qui m'inspira l'amour,

    Et je t'accueillerai, dans l'instant du retour,

     

    Avec l'emportement et l'angoisse démente

    Qu'inspire le retour d'une infidèle amante!

     

    Renée Vivien


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    Les Sept Lys ont fleuri devant l'antique porche.

    Chacun d'eux est plus long et plus droit qu'une torche,

    Leurs pistils sont pareils à des flammes de torche.

     

    Les Sept Lys ont fleuri miraculeusement

    Dans le silence auguste et dans l'ombre, au moment

    Où s'élève le Christ, miraculeusement...

     

    Sous l'imposition des mains saintes du prêtre

    Dans l'ombre et dans l'encens on les vit apparaître...

    Le peuple vit alors sourire le vieux prêtre...

     

    Et tous les contemplaient avec des yeux d'amour.

    Le prêtre dit, portant ses regards à l'entour:

    "Mes frères, contemplons les fleurs du Saint-Amour!"

     

    Leur parfum s'exhalait vers la Divine Image.

    Tous ont compris le sens du glorieux Message

    Sur l'autel où Marie écoute le Message.

     

    Et les Lys répandaient une paix autour d'eux

    Et l'Hostie avait moins de rayonnement qu'eux,

    La transparente Hostie était moins blanche qu'eux...

     

    Apparaissez encore, ô Sept Lys de Marie,

    Au moment où la foule à genoux pleure et prie!

    Apparaissez encore en l'honneur de Marie!

     

    Renée Vivien


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    Mon Paradis est un doux pré de violettes

    Où le chant régnera sur des âmes muettes.

    Mon Ciel est un beau chant parmi les violettes.

     

    Mon Ciel est la très calme éternité du soir

    Où le regard se fait plus profond pour mieux voir

    Et c'est l'Eternité dans le ciel d'un beau soir...

     

    Mon Paradis est une éternelle musique

    Qui s'exhale divine allégresse rythmique...

    Mon Paradis est le règne de la musique.

     

    Car ce sera, là-haut, le triomphe du chant,

    Le règne de la paix dans le Ciel du couchant,

    Où rien ne survit plus que l'amour et le chant.

     

    Renée Vivien


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