• Sentimental Senti Mental...

     

    Sentimental Senti Mental...

     

     

    Dis-lui qu'en appelant sa caresse inconnue,

    J'ai sangloté d'amour sous mes cheveux épars,

    Que je la vois, pareille à l'Aphrodite nue,

    Dis-lui que je l'attends et que je l'aime... Pars!

                   Nossis à l'Etrangère - Les Kitharèdes - Renée VIVIEN

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    Je me souviens de toi debout dans ce jardin...

    Ton air angélique... divinement vêtue...

    Tu portais de grands lys au bout de tes bras nus

    Que tu avais toi-même tressés de tes mains.

     

    Tu étais là debout, les yeux baissés, songeuse

    Et bercée d'une douce lumière divine,

    Là, sous ma protection, ma très douce Pauline,

    Et je te contemplais, subjuguée, amoureuse.

     

    J'étais là près de toi, pleine d'admiration...

    On peut m'apercevoir sur la photographie:

    Dans le coin haut à gauche est mon profil assis.

    Un clin d'œil à ceux qui y ont fait attention.

     

    Simple constatation, si c'est un peu mon rôle:

    Au fond du mausolée, là-bas au cimetière,

    A ta gauche je suis et la tête en arrière.

    Mes mains, en négatif, y touchent ton épaule.

     

    Parce que j'étais là avec elle autrefois

    Dans un monde que l'on croit souvent invisible

    Et qu'elle le savait, y était très sensible,

    Combien de ses écrits vous ont parlé de moi...

     

    Oui, je fus autrefois son étrange compagne,

    Ainsi chacune de son côté du miroir

    Nous nous sommes aimées, pour la petite histoire...

    Et encore aujourd'hui nos âmes s'accompagnent.

     

    L.


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    J'ai dépeint autrefois la tendre nudité,

    Le charme étincelant et la grâce divine

    Des belles jeunes femmes de l'antiquité:

    J'ai chanté la beauté des amours féminines.

     

    Ta voix m'a fait écho et, fidèle à nous-mêmes,

    Tu as, au siècle dernier, repris le flambeau

    En traduisant, notamment, de tous mes poèmes,

    Tout ce que tu as pu en trouver de lambeaux.

     

    En d'autres temps, souvent au péril de ma vie,

    Pour les Droits de la Femme et de la Citoyenne,

    J'ai osé exprimer des Femmes leurs avis

    Leur donnant la parole au travers de la mienne.

     

    J'ai chanté et je chante à nouveau aujourd'hui,

    Plus que jamais, de toute l'ardeur de ma flamme,

    Ce que, depuis toujours, je défends jour et nuit:

    La grandeur absolue des Amours entre Femmes.

     

    Qu'est-il de plus beau que deux femmes enlacées,

    Liées par la tendresse de leurs sentiments,

    Qui n'ont pas oublié, malgré les temps passés,

    L'essentielle valeur d'un unique serment?

     

    Pour leur servir d'exemple, avec un peu d'humour,

    Devant leurs relations plus que superficielles,

    Nous donnerons au monde, en chantant nos amours,

    La preuve que voulait leur apporter le ciel.

     

    L.


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    Je rêve de nos doigts tendrement enlacés,

    Et de saisir au vol ta blancheur vaporeuse

    Car je veux tout de toi: ce n'est jamais assez...

    Et m'assurer aussi qu'enfin tu es heureuse.

     

    J'aime à sentir ton corps, blotti contre le mien,

    Et à ouïr ta voix comme un lointain murmure.

    Je veux tout de toi... mais ce n'est déjà pas rien

    Que d'avoir ta présence amie qui me rassure.

     

    Je veux tes seins dressés et ta taille fluette

    Et ton âme frémissante de sentiments:

    Devant ta nudité, mon âme de poète

    S'émeut plus que devant le plus beau des couchants.

     

    Et pour servir l'AMOUR, et pour servir d'exemple,

    Le temps s'arrêtera à l'heure du désir

    Pour tous ceux et celles qui, depuis notre temple,

    Nous auront entendu fébrilement gémir,

     

    Dans le plus haut des nues où nous faisions naufrage,

    Quand buvant à ton sexe trempé de rosée

    J'ai rechercher la perle au fond du coquillage...

    Et certains penseront: "Psappha a tout osé.".

     

    L.


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    Un genou à terre et une rose à la main,

    J'étais là devant elle, et, vrai, je vous assure

    Que, de prime abord, mes intentions étaient pures...

    Mais mon visage était à hauteur de ses reins.

     

    Portait-elle une robe de soie et d'azur?

    La brise m'apportait leurs ondes caressantes...

    J'avais fermé les yeux, mais l'occasion, tentante,

    Dans mon coeur troublé, ravivait une blessure.

     

    Une émotion m'a prise soudain, suffocante,

    Tandis que son parfum s'exhalait jusqu'à moi

    Et n'ai pu résister, dans ce trop plein d'émoi,

    A replonger mon nez dans sa robe odorante.

     

    Je n'aurais pu lutter longtemps, quoi qu'il en soit.

    Mon âme divaguait, et j'eus cette envie folle,

    Ne pouvant prononcer plus aucune parole,

    De tout oser, vraiment, de vouloir tout de toi.

     

    Laissant tomber la fleur aussitôt sur le sol,

    Très doucement, toutes pleines de précaution

    Mes mains ont commencé une lente ascension,

    Jusqu'à atteindre d'une autre fleur la corolle...

     

    Et je comprends bien mieux que le Ciel ait raison

    De ne jamais l'autoriser à m'apparaître,

    Pour avoir admis que, dans la fond de mon être,

    Je ne pourrais lutter contre la tentation.

     

    De la toucher et d'espérer l'aimer, peut-être,

    Cette envie me tient trop, malgré tous mes efforts.

    En vérité, je veux aussi aimer son corps.

    Puisse le Ciel, un jour, à nouveau le permettre.

     

    Aurais-je eu tord jadis? Jadis aurais-je eu tord

    D'avoir forcé les choses, contre son destin,

    Et de l'avoir aimée jusqu'au petit matin

    Cette fameuse nuit, et d'autres nuits encore?

     

    L.


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    Quand fauchée à la fleur de l'âge,

    - Nous ne sommes que de passage -

    Tu remontas dans les nuages

    En me laissant dans mon veuvage,

    Eranna, ma Femme-enfant sage,

    En me causant bien du dommage,

    Si j'ai bien compris le message

    Qui n'est rien là qu'un témoignage,

    Moi Psappha, pour te rendre hommage,

    Dans mon endeuillant paysage,

    Sur un roc au bord du rivage,

    Le plus élevé de la plage,

    Et des larmes plein le visage,

    J'ai plongé dans les flots sauvages

    Et raté mon atterrissage...

    Telle fut ma dernière image.

    Je l'avoue ici sans ambages

    Et n'en dirais pas davantage.

     

    L.


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