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DERAPAGE
Un genou à terre et une rose à la main,
J'étais là devant elle, et, vrai, je vous assure
Que, de prime abord, mes intentions étaient pures...
Mais mon visage était à hauteur de ses reins.
Portait-elle une robe de soie et d'azur?
La brise m'apportait leurs ondes caressantes...
J'avais fermé les yeux, mais l'occasion, tentante,
Dans mon coeur troublé, ravivait une blessure.
Une émotion m'a prise soudain, suffocante,
Tandis que son parfum s'exhalait jusqu'à moi
Et n'ai pu résister, dans ce trop plein d'émoi,
A replonger mon nez dans sa robe odorante.
Je n'aurais pu lutter longtemps, quoi qu'il en soit.
Mon âme divaguait, et j'eus cette envie folle,
Ne pouvant prononcer plus aucune parole,
De tout oser, vraiment, de vouloir tout de toi.
Laissant tomber la fleur aussitôt sur le sol,
Très doucement, toutes pleines de précaution
Mes mains ont commencé une lente ascension,
Jusqu'à atteindre d'une autre fleur la corolle...
Et je comprends bien mieux que le Ciel ait raison
De ne jamais l'autoriser à m'apparaître,
Pour avoir admis que, dans la fond de mon être,
Je ne pourrais lutter contre la tentation.
De la toucher et d'espérer l'aimer, peut-être,
Cette envie me tient trop, malgré tous mes efforts.
En vérité, je veux aussi aimer son corps.
Puisse le Ciel, un jour, à nouveau le permettre.
Aurais-je eu tord jadis? Jadis aurais-je eu tord
D'avoir forcé les choses, contre son destin,
Et de l'avoir aimée jusqu'au petit matin
Cette fameuse nuit, et d'autres nuits encore?
L.
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