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                               De ce côté, le vain écho traverse à la nage

                               (le fleuve) vers l'Hadès; le silence (demeure)

                               chez les morts, et l'ombre s'empare des yeux.

     

    Le vain écho nage aveuglément vers l'ombre

    Où les plus beaux choeurs ne sont qu'un remous bref,

    Où le souvenir le plus cher plonge et sombre

                    Ainsi qu'une nef.

     

    Lasse, la pleureuse, ivre de somnolence,

    Auprès d'une stèle épuise ses transports:

    La cruche de deuil est vide, et le silence

                    Règne chez les morts.

     

    La myrrhe, fumant dans l'or des cassolettes,

    Ne réjouit plus les jardins d'aloès;

    Les vierges sans voix tressent les violettes

                    Blanches de l'Hadès.

     

    Les baromos se sont tus sous les acanthes...

    Rouillés et pareils à des miroirs ternis,

    Les flots du Léthé reflètent les Amantes

                    Aux bras désunis.

     

    Perséphoné tisse en des trames funèbres

    Les fils brisés des espoirs et des adieux.

    Elle seule veille et songe, et les ténèbres

                    S'emparent des yeux.

     

    Renée Vivien


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