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Moi, Hermès, j'étais debout près du
jardin ouvert aux vents, au croisement
de trois chemins, près de la mer
blanchissante, offrant aux hommes
fatigués une halte dans leur route: et
une source pure leur verse une eau
fraîche.
Ici, dans le verger où se croisent les vents,
Près du sable blanchi par le sel et l'écume,
J'accorde le repos, loin des étés fervents,
Sur l'herbe aux frissons doux que le cerfeuil parfume.
Nul vent ne fait trembler les beaux pommiers fleuris,
La charmante langueur du mélilot s'exhale,
Et, baignant l'aloès et le vert tamaris,
La fontaine jaillit, riante et virginale.
Moi, l'Hermès, dont les yeux suivent les flots d'étain,
Sur mon socle de pierre aux bords moussus, j'écoute
Le chant de l'eau plus clair que le pipeau lointain,
Et les pâtres lassés font halte sur leur route.
Renée Vivien
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