• Les Arbres

     

     

    Dans l'azur de l'avril, dans le gris de l'automne,

    Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.

    Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,

    Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.

     

    Sa grâce a des langueurs de chair qui s'abandonne,

    Son feuillage murmure et frémit en rêvant,

    Et s'incline, amoureux des roses du Levant.

    Le tremble porte au front une pâle couronne.

     

    Vêtu de clair de lune et de reflets d'argent,

    S'effile le bouleau dont l'ivoire changeant

    Projette des pâleurs aux ombres incertaines.

     

    Les tilleuls ont l'odeur des âpres cheveux bruns,

    Et des acacias aux verdures lointaines

    Tombe divinement la neige des parfums.

     

    Renée Vivien


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :