• Paysage mystique

     

     

    Il est un ciel limpide où s'éteint le zéphyr,

    Où la clarté se meurt sur les champs d'asphodèles,

    Et là-bas, dans le vol de leur dernier soupir,

    Vient l'âme sans espoir des Amantes fidèles.

     

    Là-bas, la rose même a d'étranges pâleurs,

    Les oiseaux n'ont qu'un chant égal et monotone,

    Les terrestres parfums ont délaissé les fleurs,

    Le soleil a toujours un sourire d'automne.

     

    Elles passent, les yeux vaguement azurés,

    Dans l'azur virginal de leur beauté première,

    Effleurant de leur pas harmonieux les prés

    Que leurs blancs vêtements parsèment de lumière.

     

    Et le mouvant miroir de la source confond

    Dans un même reflet les larges chevelures...

    Les lueurs du couchant se mêlent à leur front:

    Mais les baisers sont morts sur leurs lèvres très pures.

     

    Elles ont recueilli la flamme de l'autel

    Qui brûle sous les yeux de la chaste Déesse,

    Et gardé de l'Amour ce qu'il a d'éternel:

    Le divin souvenir, le rêve et la tristesse.

     

    Renée Vivien


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