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TEMOIGNAGE
Mon Amour, il ne faut pas que tu te désoles
De voir ce qu'ils ont fait de la Villa Cessole.
A nouveau, nous voici dans notre beau jardin,
Tu m'y a amenée et je m'y sens si bien;
Presque mieux, je dirais, que dans notre passé.
Combien de souvenirs y avons-nous laissés,
En ce lieu magnifique où chantent nos oiseaux,
Où tes fleurs ont été délaissées, et où l'eau
Ne ruisselle plus de notre rocher-fontaine?
Promenons-nous! tu prendras ma main dans la tienne,
Au long de ces allées, imprégnées d'émotion,
Où je capte d'entrée d'anciennes vibrations.
Ma mémoire revient et, de nouveau, je sens
La délicieuse odeur de cierges et d'encens,
Et l'odeur de nos pins, et celui de nos lys...
Que, quitter cet endroit pourrait-être un supplice!
L'air est doux au dehors en ce mois de septembre,
Mais... ne voudrais-tu pas m'emmener dans ta chambre
Pauline Mary Tarn? Nous nous serions aimées...
Même à même le sol, devant la cheminée...
Si tes fleurs et tes plantes ont toutes flétries,
Que l'extérieur des murs est plein de graffitis,
Si les portes et les fenêtres sont murées,
Ta maison, mon Amour, est pourtant bien sur pied,
Ainsi que "l'église" sur laquelle est écrit,
Entre deux Angelots: "Divo Hilarioni"!
Que j'aime la frise de rubans et de roses...!
Dans cet heureux hasard, qui fait si bien les choses,
As-tu vu? quelqu'un a écrit sans le savoir,
Sur une colonne, mon nom à l'encre noire...!
En costume d'époque, dessous ton balcon,
Voudrais-tu que je te rechante des chansons?
Je te revois là-haut, dans ta robe, si belle...
Cette image de toi qui me transporte au ciel
Et me fera bientôt remonter jusqu'à toi
Pour te redonner un baiser comme il se doit.
Que j'aime ce jardin! Comme je suis heureuse...
Et tu as eu vraiment une idée merveilleuse.
Etre ici, avec toi, Pauline, est un délice...
Les cloches des églises au loin retentissent...
Je n'aurais pas pensé mériter cette chance
Qui dépasse, de loin, toutes mes espérances.
Dans un autre clin d'œil, j'ai vu passer par-là
L'actuelle génération de tes très beaux chats.
Peut-on imaginer un autre Paradis?
Que je t'aime, Pauline, et je te remercie,
Toi qui fait toujours tout pour me faire plaisir,
De m'avoir rappelé tant de beaux souvenirs.
Quittons notre jardin, si tu veux, à présent;
Pensons au merveilleux futur qui nous attend...
L.
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