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... une vierge à la voix douce.
J'écoute en rêvant... La fraîcheur de ta voix
Coule, comme l'eau du verger sur la mousse,
Et vient apaiser mes douleurs d'autrefois,
Vierge à la voix douce.
Renée Vivien
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L'Erôs aujourd'hui a déchiré mon âme,
vent qui dans la montagne s'abat sur
les chênes.
L'Erôs a ployé mon âme, comme un vent
Des montagnes tord et brise les grands chênes...
Et je vois périr, dans le flambeau mouvant,
L'essor des phalènes.
Renée Vivien
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J'instruisis Hérô de Guara, la (vierge)
légère à la course.
J'enseignai les chants à la vierge aux pieds d'or
Dont la voix ressemble à la voix de la source,
Et dont les beaux pieds semblent prendre l'essor,
Légers à la course.
J'enseignai les chants où brûlent les parfums,
Où pleurent l'angoisse et l'effroi des attentes,
Quand le crépuscule assombrit les ors bruns
Des rives ardentes.
J'enseignai les chants qui montent vers l'autel
D'où l'Aphrodita tourmente l'amoureuse
Et qui font pâlir le sourire cruel
De la Bienheureuse.
Renée Vivien
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... une vierge très délicate cueillant
des fleurs.
Je te vis cueillir le fenouil et le thym
Et la fleur du vent, la légère anémone,
O vierge! et je vis ton sourire enfantin
Où l'aube frissonne.
Mon corps vigoureux comme un jeune arbrisseau
Frôla longuement ta chair tendre et brisée...
Tu levas sur moi tes yeux plus frais que l'eau
Et que la rosée.
Le fatal Erôs et l'amoureux Destin
Et l'Aphrodita dont je suis la prêtresse
Nous virent cueillir le fenouil et le thym,
Atthis, ma Maîtresse.
Renée Vivien
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Je serai toujours vierge.
Je demeurerai vierge comme la neige
Sereine, qui dort là-bas d'un blanc sommeil,
Qui dort pâlement, et que l'hiver protège
Du brutal soleil.
Et j'ignorerai la souillure et l'empreinte
Comme l'eau du fleuve et l'haleine du nord.
Je fuirai l'horreur sanglante de l'étreinte,
Du baiser qui mord.
Je demeurerai vierge comme la lune
Qui se réfléchit dans le miroir du flot,
Et que le désir de la mer importune
De son long sanglot.
Renée Vivien
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