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Par LLA le 11 Novembre 2013 à 13:56
Envers vous, belles, ma pensée
n'est point changeante.
Je ne change point, ô vierges de Lesbôs!
Lorsque je poursuis la Beauté fugitive,
Tel le Dieu chassant une vierge au peplos
Très blanc sur la rive.
Je n'ai point trahi l'invariable amour.
Mon coeur identique et mon âme pareille
Savent retrouver, dans le baiser d'un jour,
Celui de la veille.
Et j'étreins Atthis sur les seins de Dika.
J'appelle en pleurant, sur le seuil de sa porte,
L'ombre, que longtemps ma douleur invoqua,
De Timas la morte.
Pour l'Aphrodita j'ai dédaigné l'Erôs,
Et je n'ai de joie et d'angoisse qu'en elle:
Je ne change point, ô vierges de Lesbôs,
Je suis éternelle.
Renée Vivien
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Par LLA le 11 Novembre 2013 à 13:58
Viens, Déesse de Kuprôs, et verse
délicatement dans les coupes d'or le
nektar mêlé de joies.
Fille de Kuprôs, dont le regard foudroie,
Délicatement de tes mains verse encor
Le nektar mêlé d'amertume et de joie
Dans les coupes d'or.
Renée Vivien
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Par LLA le 11 Novembre 2013 à 13:59
... quant à mon sanglot: et que les
vents orageux l'emportent pour les
souffrances.
Que le vent du soir emporte mon sanglot
Vers l'accablement des cités et des plaines;
Qu'il l'emporte, afin de le mêler au flot
Des douleurs lointaines.
Qu'il l'emporte, ainsi qu'un pitoyable appel,
Plus grave et plus doux que la vaine parole...
Que, dans l'infini, mon sanglot fraternel
Apaise et console.
Renée Vivien
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Par LLA le 11 Novembre 2013 à 14:01
Et certes j'ai couché dans un songe
avec la fille de Kuprôs.
Je t'ai possédée, ô fille de Kuprôs!
Pâle, je servis ta volupté cruelle...
Je pris, aux lueurs du flambeau d'Hespérôs,
Ton corps d'Immortelle.
Et ma chair connut le soleil de ta chair...
J'étreignis la flamme et l'ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.
Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J'écartai l'azur ondoyant de tes voiles...
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d'étoiles...
Depuis, c'est en vain que la nuit de Lesbôs
M'appelle, et que l'or du paktis se prolonge...
Je t'ai possédée, ô fille de Kuprôs,
Dans l'ardeur d'un songe.
Renée Vivien
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Par LLA le 11 Novembre 2013 à 14:03
Et certes j'ai parlé en songe avec
la fille de Kuprôs.
Un clair souvenir se rythme et se prolonge
Comme un son de lyre indécis et voilé...
Fille de Kuprôs, je t'ai jadis parlé
A travers un songe.
Renée Vivien
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