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                                    La lune paraissait dans son plein, et les

                                    femmes se tinrent debout, comme autour

                                    d'un autel.

     

    La lune parut dans son plein, et les femmes

    Se tinrent debout, comme autour d'un autel:

    Les rayons étaient fervents comme des flammes

                    Au reflet cruel.

     

    Elles attendaient... Et, rompant le silence,

    La voix d'une vierge amoureuse chanta,

    Et toutes sentaient la mystique présence

                    De l'Aphrodita.

     

    Renée Vivien


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                                    Telle une douce pomme rougit à l'extrémité

                                    de la branche, à l'extrémité lointaine: les

                                    cueilleurs de fruits l'ont oubliée ou, plutôt,

                                    ils ne l'ont pas oubliée, mais ils n'ont pu

                                    l"atteindre.

     

    Ainsi qu'une pomme aux chairs d'or se balance,

    Parmi la verdure et les eaux du verger,

    A l'extrémité de l'arbre où se cadence

                     Un frisson léger,

     

    Ainsi qu'une pomme, au gré changeant des brises,

    Se balance et rit dans les soirs frémissants,

    Tu t'épanouis, raillant les convoitises

                    Vaines des passants.

     

    La savante ardeur de l'automne recèle

    Dans ta nudité les ambres et les ors.

    Tu gardes, ô vierge inaccessible et belle,

                    Le fruit de ton corps.

     

    Renée Vivien


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                                    O soir, toi qui ramènes...

     

    Les flots du Léthé...

     

    Renée Vivien


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                                    Pourquoi, fille de Pandion, aimable

                                    hirondelle, me...?

     

    Lasse du jardin où je me souviens d'Elle,

    J'écoute mon coeur oppressé de parfum.

    Pourquoi m'obséder de ton vol importun,

                    Divine hirondelle?

     

    Tu rôdes, ainsi qu'un désir obstiné,

    Réveillant en moi l'éternelle amoureuse,

    Douloureuse amante, épouse douloureuse,

                    O pâle Procné!

     

    Tu fuis sans espoir vers la rive qui t'aime,

    Vers la mer aux pieds d'argent, vers le soleil.

    Je hais le Printemps qui vient, toujours pareil

                    Et jamais le même!

     

    Ah! me rendra-t-il les langueurs de jadis,

    L'ardente douleur des trahisons apprises,

    L'attente et l'espoir des caresses promises,

                    Les lèvres d'Atthis?

     

    J'évoque le pli de ses paupières closes,

    La fleur de ses yeux, le sanglot de sa voix,

    Et je pleure Atthis que j'aimais autrefois,

                    Sous l'ombre des roses.

     

    Renée Vivien


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                                    Je crois qu'une vierge aussi sage que toi

                                    ne verra dans aucun temps la lumière du

                                    soleil.

     

    Jamais une vierge aussi sage que toi

    Ne verra fleurir la lumière éternelle,

    Contemplant sans fin la nature et la Loi

                    Qui pèse sur elle.

     

    Tu sais le secret de l'accord et du chant,

    Tes yeux ont sondé la mer d'or des étoiles,

    Sur ton front bleuit, comme au front du couchant,

                    La brume des voiles.

     

    Pallas Athéné, dont la divine loi

    Règne en souriant sur l'aurore éternelle,

    Ne vit point de vierge aussi sage que toi

                    Rêver devant elle...

     

    Renée Vivien


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