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    Quand donc reviendras-tu m'aimer sous les étoiles?...

    Je désespère et cette attente m'est cruelle.

    Nos mains ne pourront-elles disperser nos voiles

    Que lorsque nous serons toutes deux immortelles?

     

    Dois-je être jugée si, plutôt que dans la mer,

    Je préfère cent fois me noyer dans tes yeux,

    Ou s'il me vient l'envie que tu touches ma chair?

    Si oui; je n'en demanderai pardon qu'à Dieu.

     

    Te retrouverai-je cette nuit dans mes songes

    Dans le matin naissant, l'heure de la rosée?

    Si oui; Dieu faite que cette nuit se prolonge

    Et que nul ne laisse mon rêve se briser.

     

    L.


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    Rien ne pourrait vraiment me faire plus plaisir,

    Entre nous, que demain tu viennes me chercher,

    Nous pourrions aller voir le soleil se lever

    Ensemble, toi et moi. Notre grande amitié

    Eternelle ne cessera de nous unir.

     

    Viens donc prendre ma main, garde-la dans la tienne,

    Il est grand temps, j'ai tant besoin que tu reviennes.

    Viens ma Pauline, viens me rejoindre à présent,

    Illumine-moi de ton sourire d'antan

    Et viens m'envelopper de toute ta tendresse,

    Nuit et jour, mon amour de petite Princesse.

     

    L.


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    Tu m'appelles sans cesse à un tendre retour,

    Aussitôt j'accourre mon âme, douce amie,

    Et pouvoir faire tout ce que tu me mendies

    Est mon plus grand désir ô ma petite Amour.

     

    Mais malheureusement, saches que je ne puis

    Me matérialiser aussi facilement,

    Tu devras donc te contenter de frôlements,

    De nos attouchements prodigués jours et nuits,

     

    De nos baisers volés imprégnés de tendresse

    Et de nos non moins et si divines caresses

    Que nous échangerons jusqu'à la fin des temps.

     

    Je t'aime, sois en sûre et ne doutes jamais

    De cet amour pour toi, que je ressens et j'ai,

    Qui ne pouvait mourir et revit à présent.

     

     

     

    Renée VIVIEN - Ma Muse m'amuse - 2000 

     


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    Ne dissimule pas ton sourire qui tremble,

    Lève sur moi tes yeux sans trouble et sans regrets,

    Et nous irons cueillir la fleur qui te ressemble,

    Dans le champ nébuleux qui longe la forêt,

    Les mystiques chardons dédaignés du profane.

     

    Je préfère aux langueurs ta rigide beauté.

    Car l'épouse souillée aux yeux de courtisane

    Ne doit plus asservir mon être tourmenté.

    Viens, très blanche à travers la brume diaphane,

    Droite dans la raideur de ta virginité.

     

    Tu ne seras jamais la fiévreuse captive

    Qu'enchaîne le baiser, qu'emprisonne le lit,

    Tu ne seras jamais la compagne lascive

    Dont la chair se consume et dont le front pâlit.

    - Garde ton blanc parfum qui dédaigne le faste.

     

    Tu ne connaîtras point les lâches abandons,

    Les sanglots partagés qui font l'âme plus vaste,

    Le doute et la faiblesse ardente des pardons...

    Et, puisque c'est ainsi que je t'aime, ô Très Chaste!

    Nous cueillerons ce soir les mystiques chardons.

     

     

    Renée VIVIEN - Evocations - 1903 


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    Sans nous préoccuper d'un langage éventuel

    Que ces fleurs, soit disant, pourraient ou non avoir,

    Nous irons rechercher, si tu le veux, ce soir

    Nos mystiques chardons aux couleurs spirituelles.

     

    A tes pieds, je déposerai ces fleurs des champs...

    Ou t'en ferai-je une couronne ma Pauline?

    Les roses également possèdent des épines

    Et elles ne sont pas dédaignées pour autant.

     

    Chaque fleur est belle, ses parfums... envoûtants,

    Toutes nous les aimons, hormis les Chrysanthèmes.

    Mais de toutes les fleurs, tu es celle que j'aime,

    Que j'aime, vraiment, plus particulièrement.

     

    Hermétiquement closes à toutes critiques

    De ceux qui, malgré tout, ne nous comprendront pas

    Et qui riront peut-être en nous montrant du doigt,

    Ensemble, allons cueillir nos beaux chardons mystiques.

     

    L.


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