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    Moi qui rêve de toi et sans être endormie,

    Je sais que tu es là, je sens que tu me touches,

    N'avais-tu pas promis un baiser de ta bouche

    A celle qui serait désireuse et blêmie?

     

    J'ai parfois trop envie de te prendre la main,

    De toucher tes cheveux, aussi d'y déposer

    Ainsi que sur ton corps des milliers de baisers

    Et d'aller respirer dans ton cou ton parfum.

     

    Tout en gardant l'espoir et sans perdre la foi,

    Je garderai un doute avant d'avoir revu

    La tendre poésie de tes épaules nues,

    Et que tu sois enfin palpable devant moi.

     

    Je ne comprends pas bien, pourquoi faut-il attendre?

    Aurait-on besoin d'une intervention divine?

    Dis, quand reviendras-tu m'aimer ô ma Pauline,

    Faire chanter mon corps de tous tes gestes tendres?

     

    J'ai grand besoin de toi, ce n'est pas un caprice.

    Tu veux ce que je veux? Viens me faire la cour...

    Je veux, en réponse à tes poèmes d'amour

    Te couvrir de tendresse et te couvrir de lys.

     

    L.


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    B

    Ce baiser de mes lèvres, pourtant t'avait plu,

    Seulement, mon Amour, tu ne t'en souviens plus.

     

    A

    Et tu as dû même m'en donner des milliards,

    Mais ne pourrais-tu point rafraîchir ma mémoire?

     

    B

    Prends mes lèvres, prends-les, et prends-moi par la taille,

    Nous ferons de ton lit notre champ de batailles...

     

    A

    Où règne la tendresse, où règne ta douceur...

    Viens! souviens-moi de nous, ô ma tendre âme sœur...

     

    B

    Je l'avais écrit dans Union, Nuptiale,

    Notre Amour infini n'a rien de banal.

     

    A

    Nous deux, c'est mieux que ça, vraiment c'est Inouï,

    Rien ne nous sépare, ni la mort, ni la vie.

     

     

    Pauline M. TARN et L. - Nous!... Inouï...! - 2001 


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  •  

     

    Dans l'avenir gris comme une aube incertaine,

    Quelqu'un, je le crois, se souviendra de nous,

    En voyant brûler sur l'ambre de la plaine

                L'automne aux yeux roux.

     

    Un être parmi les êtres de la terre,

    O ma Volupté! se souviendra de nous,

    Une femme, ayant à son front le mystère

                Violent et doux.

     

    Elle chérira l'embrun léger qui fume

    Et les oliviers aussi beaux que la mer,

    La fleur de la neige et la fleur de l'écume,

                Le soir et l'hiver.

     

    Attristant d'adieux les rives et les berges,

    Sous les gravités d'un soleil obscurci,

    Elle connaîtra l'amour sacré des vierges,

                Atthis, mon Souci.

     

     

    Renée Vivien - La Vénus des Aveugles - 1903


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    "Quelqu'un se souviendra de nous dans l'avenir".

    A travers les siècles, nous l'avons soutenu,

    Car nous savions déjà qu'une belle inconnue

    Dans le futur, vivrait dans notre souvenir.

     

    Amoureuse vraiment autant que nous des femmes,

    Elle retrouvera, au fin fond du passé,

    Toutes les traces que nous y avons laissées

    De notre Amour, de la communion de nos âmes,

     

    De ces clins d'œil complices que nous nous faisions

    L'une à l'autre depuis deux mille six cents ans,

    Si ce n'est plus, et de nos mille et un printemps,

    De nos écrits dédicacés, de nos fusions...

     

    Quelqu'un dans l'avenir se souviendra de nous

    Comme nous nous en sommes souvenu nous même,

    A travers les temps, nous adressant nos je t'aime

    Dans l'attente de notre prochain rendez-vous.

     

    L.


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    Elle vient de disparaître et l'aube se lève,

    Je la laisse partir à regret... fuite brève.

     

    Je sais que je ne dois jamais la retenir

    Mais qu'elle reviendra dans un proche avenir.

     

    Comblée par sa tendresse, je ferme mes yeux

    Pour prolonger ce rêve encore un petit peu...

     

    Une rose, qui ne peut me venir que d'elle,

    D'une extrême beauté, vient de tomber du ciel...

     

    Que je sois aimée de cette femme adorable

    Me parait, je l'avoue, bien des fois incroyable.

     

    Très confiante pourtant, j'ai douté tant de fois,

    J'ai eu si peur aussi que ce ne soit pas toi.

     

    J'ai douté, c'est bien vrai, jusqu'à ce fameux soir

    Où tu m'as éblouis de ton amour, d'espoir.

     

    Comme les autres soirs, tu étais dans mon lit

    Allongée contre moi, dans mes bras, pour la nuit.

     

    J'étais bien près de toi, je m'endormais sereine,

    Quand j'ai entendu ta voix douce de sirène.

     

    Ta voix très féminine était celle d'un ange,

    Et rien de tout cela ne me paru étrange.

     

    Alors et tout baigné d'un halot lumineux,

    Ton corps m'est apparu, bleuâtre sous mes yeux.

     

    Entre ma joie immense et ma grande émotion,

    Je crois bien que j'ai dû balbutier ton prénom.

     

    Dans l'accentuation de nos attouchements

    Mes lèvres cherchaient les tiennes infiniment.

     

    J'étais illuminée, mais tu étais bien là

    Devant moi et vraiment, non! je ne rêvais pas.

     

    Non! Je ne rêvais pas, ce fut bien mieux qu'un rêve

    Qui a duré jusqu'à ce que le jour se lève.

     

    Comme les autres soirs, elle était arrivée

    Les bras chargés de fleurs d'une grande beauté.

     

    Je ne me doutais pas un instant, ô surprise,

    Qu'elle revienne ainsi et se matérialise.

     

    O mon amour, merci de ton si beau cadeau,

    Si seulement je pouvais t'en faire un là-haut!...

     

    L.


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