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    Le jour est arrivé, je t'attendrai ce soir...

    Viendras-tu me chercher comme tu l'as promis?

    Te reverrai- je enfin? Tu connais mon envie,

    Tu le sais bien que jusqu'au bout je vais y croire,

    Que j'y ai mis tout mon espoir.

     

    Je suis prête à croire au miracle de Noël,

    Mais j'ai peur que tu ne viennes pas, je l'avoue,

    De m'être illusionnée, que mon rêve soit fou,

    De t'aimer sans retour, que tu ne sois pas celle

                Qui m'aimera dans l'éternel.

     

    Mais quoi qu'il arrive je le saurai demain,

    Car demain je serai ou sauvée ou perdue,

    Infiniment heureuse ou à jamais déchue

    D'avoir ou de n'avoir pu reprendre ta main,

    T'embrasser dans notre jardin.

     

    L.


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    Demain tu seras comblée mon amour,

    Cette nuit, promis, je viens te chercher

    Et te prouverai, ô ma Bien-Aimée,

    Que tu as raison d'y croire toujours.

     

    Ensemble à nouveau dans notre jardin,

    Très sereinement, au milieu des fleurs,

    Tu retrouveras le goût du bonheur

    Lorsque doucement je prendrai tes mains.

     

    Mes lèvres, en déposant leurs baisers

    Sur ta bouche douce, inscriront l'aveu

    Que je veux aussi tout ce que tu veux

    Et que je n'ai pas cessé de t'aimer.

     

    Que je suis bel et bien ton âme sœur,

    Cette nuit t'en apportera la preuve,

    Et ne pleures plus, tes larmes m'émeuvent,

    Je ne veux pour toi que de la douceur.

     

    Désormais, nous vivrons des jours heureux

    Car j'effacerai tes doutes, tes peines,

    Tu retrouveras cette joie sereine

    Qui est la nôtre quand nous sommes deux.

     

     

    Renée Vivien -Ma Muse m'amuse - 2000

     


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    A

    Ah! si tu pouvais prendre ma main dans la tienne

    Pour m'emmener ce soir dans notre Grèce antique,

    Que je me souvienne des moments fantastiques

    Que nous avions jadis passés à Mytilène!

     

    B

    C'est promis, je viendrai te chercher et, ensemble

    Nous irons pour revivre une nouvelle fois

    Ces divins intermèdes de nos autrefois,

    En ces lieux que nous aimons, qui nous ressemblent.

     

                                       A

    J'ai hâte de ce jour où tu m'emmèneras,

    Hâte de me trouver de nouveau près de toi

    De revoir ton visage et d'entendre ta voix,

    Et de toucher tes mains, d'être enfin dans tes bras.

     

    Qu'importe l'endroit que tu choisis, quand bien même

    Il n'appartient pas à notre passé, surtout

    Je voudrais pouvoir me ressouvenir de nous,

    De tout ce qui fût nôtre, être avec toi... Je t'aime...

     

                                       B

    Cette envie que j'ai de te serrer contre moi

    Au long des jours ne me quitte pas un instant

    Et je ressens pour toi les mêmes sentiments

    Que ceux que je ressentais pour toi autrefois.

     

    Au nom de notre amour infini, pur et sage,

    Nous qui du bien avons été les complices,

    Dieu me permettra d'arrêter ce supplice

    En nous autorisant ce très prochain voyage.

     

                                       A

    Je ne remercierai jamais assez les cieux

    S'ils accordaient que nous puissions ensemble enfin

    Mieux qu'aujourd'hui aller par les mêmes chemins

    Et répandre partout la Parole de Dieu.

     

                                       B

    Unies par cet amour divin qui est le nôtre,

    Et que nous sèmerons partout sur cette terre

    Et même jusqu'au plus profondeurs de l'éther,

    Toi et moi resterons de Dieu les apôtres.

     

     

    L et Renée Vivien -Ma Muse m'amuse - 2000


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    Tu gardes dans tes yeux la volupté des nuits,

    O joie inespérée au fond des solitudes!

    Ton baiser est pareil à la saveur des fruits

    Et ta voix fait songer aux merveilleux préludes

    Murmurés par la mer à la beauté des nuits.

     

    Tu portes sur ton front la langueur et l'ivresse,

    Les serments éternels et les aveux d'amour;

    Tu sembles évoquer la fragile caresse

    Dont l'ardeur se dérobe à la clarté du jour

    Et qui te laisse au front la langueur et l'ivresse.

     

     

    Renée VIVIEN - Cendres et Poussières - 1902


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    Tes yeux reflètent le bien-être et la tendresse,

    Ton visage est exactement celui d'un ange;

    Ta voix d'une essence divine de déesse

    Viens parfois me bercer dans des rêves étranges

    Où tu viens m'enivrer de toute ta tendresse.

     

    Et tes mains, d'où pourrait jaillir un arc-en-ciel,

    En se posant sur mon corps, sont la douceur même,

    Ton baiser est toujours aussi doux que le miel...

    Reviens me murmurer longuement tes je t'aime

    Pauline, emmène-moi dans notre coin de ciel.

     

    L.


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